Hérodiade tambour battant
Hérodiade n’est pas l’opéra de la demi-teinte. Mais Daniele Rustioni lui restitue toute son efficacité.
“…On citera aussi la fraîcheur de Scopelliti en jeune Babylonienne, et on appréciera la manière dont Daniele Rustioni, comme on l’a dit, donne toutes ses chances à une partition qu’il sauve plus d’une fois de l’emphase impuissante (la scène entre Hérodiade et Phanuel !) grâce au souci, notamment, de faire sonner avec le plus de relief possible les intermèdes instrumentaux. … il fait chanter ici les flûtes, les cors, les altos, mais aussi le saxophone (saluons pour une fois une belle trouvaille de Massenet) d’un Orchestre de l’Opéra de Lyon à son meilleur. Le chœur est tout aussi vaillant. On aime le moment où il chante avec recueillement « Schemah ! Israel ! » et on apprécie le fait qu’il garde toute sa cohérence dans les nombreux moments de véhémence un peu carrée que Massenet lui a réservés.
Peut-on aborder d’une autre manière Hérodiade ? Ce concert en tout cas montre comment il est possible de faire oublier partiellement les faiblesses d’une partition en jouant sans complexe la carte du premier degré.”
Webtheatre, Christian Wasselin