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Opéra : Guillaume Tell ou la barbarie en musique à l'Opéra de Lyon

L'exécution musicale réserve moult joies. La direction de Daniele Rustioni confirme une évidente empathie avec une musique qui épouse à la fois la ''bravura'' italienne et l'élégance française, une écriture instrumentale éblouissante (les deux épisodes de tempête), une émotion à fleur de peau, sans parler d'une riche palette peignant la présence de la nature et un certain naturalisme descriptif, par exemple à travers le thème du cor anglais durant la célèbre sonnerie du ''ranz des vaches''. La musique de ballet, donnée dans son intégralité, montre un orchestre rutilant et extrêmement raffiné. On admire la sûre maîtrise de l'ambitus mélodique, le flair pour ménager les effets de spatialité sonore et doser les vastes ensembles concertants comme la superposition de trois chœurs lors du finale dit ''du serment'' de l'acte II. 

... Les chœurs de l'Opéra de Lyon défendent avec conviction ce qui dans cet opéra participe au plus haut point de l'action collective et fait figure de protagoniste à part entière : articulation soignée et présence scénique, particulièrement travaillée dans cette mise en scène.

Jean-Pierre Robert, ON Magazine

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