Attila dans tous ses éclats
Comme chaque année à la même époque, le Théâtre des Champs-Élysée propose, en coproduction avec l’Opéra de Lyon, un ouvrage lyrique en version de concert, choisi en général dans le répertoire italien de la première moitié du XIXe siècle. Donizetti, Bellini et surtout Rossini ont été maintes fois mis à l’honneur. Cette année le choix s’est porté sur un opéra du jeune Verdi, Attila, qui réclame des interprètes rompus au style belcantiste. En dépit de plusieurs défections par rapport à la distribution initialement prévue, les chanteurs se montrent à la hauteur de la tâche qui leur est confiée, galvanisés sans doute par la baguette électrisante de Daniele Rustoni, le nouveau chef permanent de l’Opéra de Lyon, qui adopte dès le prélude des tempos vifs, jouant sur les contrastes d’une partition rutilante, sans tomber dans le piège de la musique de fanfare. L’air d’Odabella « Liberamente or piangi » qui ouvre le premier acte est dirigé avec délicatesse, Celui d’Ezio au début du deux, « Dagli immortali vertici » est accompagné avec une extrême sobriété tandis que les cabalettes et les fins d’actes sont menées tambour battant avec une intensité sonore torrentielle. Notons à ce propos que les cabalettes sont doublées et que le chef parvient à varier les coloris d’un couplet à l’autre en parfaite symbiose avec son bel orchestre.
...Aussi convaincants en guerriers qu’en ermites, les chœurs se montrent irréprochable de bout en bout.
ForumOpera, Christian Peter